Comment agir naturellement en cas d'aérophagie ?

“Manger de l’air”, c’est littéralement ce que signifie aérophagie ! Derrière ce terme curieux, se cache en réalité un phénomène physiologique qui peut être mal vécu et mal perçu en société car il provoque des désagréments qui ne sont pas très bien acceptés socialement. Mais il est heureusement possible d’aider de façon naturelle son corps lors de passages aérophagiques.

Qu’est-ce que l’aérophagie ?

L'aérophagie est une accumulation d’air (de gaz) dans les parties digestives du corps, l’estomac, l’intestin ou le côlon qui vient gêner la digestion et le transit. 

On retrouve des aérophagies liées à la façon de manger ou de mastiquer des personnes. Lorsque l’on mange, en plus des aliments, nous avalons de l’air, c’est un phénomène normal et même nécessaire à la digestion. Mais certaines personnes avalent trop d’air. Soit parce qu’elles mangent vite, soit au contraire parce qu’elles mastiquent trop. C’est le cas par exemple pour les personnes qui mâchent beaucoup de chewing-gum.

On trouve aussi des aérophagies liées à la digestion. Les personnes souffrant de ces aérophagies produisent trop de gaz lors de la digestion, que ce soit au niveau de l’estomac ou de l’intestin. Bien entendu, cela dépend aussi des aliments qui sont mangés.

Quand tout va bien, nous avalons ou produisons, en mangeant, en buvant ou en parlant, entre 2 et 4 litres d’air par jour. Notre organisme sait gérer et évacuer cet air qui participe à la digestion. Mais dans le cas d’aérophagie, cette quantité est plus importante et notre organisme ne sait plus la gérer. Il s’accumule dans le système digestif créant les douleurs et désagréments de l’aérophagie.

Comment se manifeste l'aérophagie ?

Inconforts abdominaux, ballonnements ou gonflements de la ceinture abdominale, sensations d’être plus serré dans ses vêtements, gênes intestinales, éructations (rots) ou flatulences (gaz) sont les signes les plus courants.

Elles surviennent en général de 30 minutes à 3 heures après un repas, mais dans les cas les plus dérangeants, cela peut durer plus longtemps en particulier si vous êtes dans une situation où vous ne pouvez pas librement évacuer les rots ou gaz, allant jusqu’à provoquer des inconforts.

Les causes de l’aérophagie

On distingue deux grandes causes d’aérophagie : 

La façon de manger

Manger vite, avaler sans mâcher ou sans faire attention à ce que l’on mange (comme devant la télévision) ou en parlant beaucoup, est le meilleur moyen de prendre plus d’air que nécessaire en même temps que ses aliments.

L’idéal est de manger lentement (un repas devrait durer entre 30 et 45 minutes minimum), et être fait en pleine conscience. Prenez le temps de mâcher. Plus un aliment est mâché avant d’arriver dans l’estomac, meilleure sera la digestion. Le rôle de la salive est essentiel et trop souvent négligé.

Discuter en mangeant est bien, c’est même un plaisir essentiel, mais parler entre les bouchées est mieux. Ce n’est pas sans raison qu’on apprend aux enfants à ne pas parler la bouche pleine ! Derrière la bienséance, se cache souvent une raison légitime que nos ancêtres connaissaient.

Les aliments ingérés

Certains aliments ont la faculté d’augmenter la production des gaz lors de la digestion, que ce soit au niveau de l’estomac, l’intestin ou du côlon.

En premier lieu, ce sont les aliments ou boissons contenant déjà du gaz, comme les boissons gazeuses qui seront donc à éviter. Mais aussi les aliments dans lesquels nous introduisons de l’air pour les fabriquer (pain de mie, meringue ou glace).

Il y a aussi les aliments qui fermentent naturellement et qui fermentent également lors de la digestion. Les choux, les légumineuses, les artichauts, les brocolis et certains fromages fermentés.

Il ne faut pas forcément les éliminer de votre alimentation car ils apportent tout de même des nutriments et vitamines essentiels, mais limitez-les. Associez-les convenablement (on évitera les choux avec une viande rouge et du fromage - fermentation garantie !) et prenez le temps après un repas de noter comment se passe votre digestion. Apprendre à se connaître et à connaître comment votre corps réagit vous permettra de faire de bonnes associations et de comprendre vos limites.

Le stress

Il est possible, dans le cas de stress intense ou prolongé, que de l’aérophagie apparaisse. Le stress provoque des blocages au niveau de la digestion, mais aussi des changements comportementaux. Souvent, les personnes sujettes à un stress intense ou prolongé mangent plus vite. C'est le cas lors d’un stress lié au travail ou pour gagner du temps à cause duquel on renonce à une partie de sa pause déjeuner ou bien si elle s’effectue le nez collé à son ordinateur. 

Le stress perturbe aussi le sommeil qui lui-même va venir perturber nos rythmes physiologiques de repas ou notre appétit. 

Le stress est un cercle vicieux sur bien des plans. À commencer sur le plan de l’alimentation et par extension, sur l’aérophagie aussi. Si vous êtes stressé, il est essentiel de vous faire aider. Sophrologie, cohérence cardiaque, relaxation, activité physique, sont autant de pistes que vous pouvez explorer pour agir contre votre stress.

La phytothérapie en cas d’aérophagie liée au stress

La mélisse 

La mélisse (Melissa officinalis) peut être un bon allié en cas d’aérophagie liée au stress.

Elle aide à maintenir une humeur positive et un bon fonctionnement cognitif et favorise une relaxation optimale. Elle aide aussi à favoriser la relaxation et le bien-être mental et physique. Elle contribue à un bon repos calme et efficace.

L’huile essentielle de menthe poivrée

L’huile essentielle de menthe poivrée (Mentha Piperita) aide à soutenir une bonne digestion. Elle a une influence positive sur la santé intestinale et contribue aux fonctions digestives et au fonctionnement normal du tube intestinal. 

Elle aide à maintenir l'estomac en bonne santé. C’est une aide précieuse en cas de flatulences et de spasmes. Consultez votre médecin ou votre pharmacien en cas de doute.

Que faire en cas d’aérophagie ?

Après avoir modifié vos habitudes alimentaires et votre façon de manger, il est possible d’aider la bonne digestion et de limiter les gaz via des méthodes naturelles.

Dans tous les cas, mieux vaut ne pas prendre l’habitude d'éructer si vous n’en ressentez pas vraiment le besoin. Votre corps apprendra plus facilement à gérer l’air qui passe dans le système digestif.

Dans le cas où l'aérophagie persiste, de nombreuses plantes peuvent aider à avoir un bon transit.

C’est le cas de nombreuses plantes que l’on retrouve en cuisine. Vous pouvez en augmenter votre consommation naturelle mais aussi les consommer sous forme de compléments alimentaires ou en tisanes.

La coriandre

La coriandre (Coriandrum sativum) aide à digérer les déchets et aide à maintenir un équilibre gazeux normal dans le tube digestif et contribue au confort digestif. Elle favorise aussi les défenses naturelles.

Le Romarin

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Le Romarin (Salvia rosmarinus) soutient la fonction du tube digestif et est utilisé pour faciliter la digestion, contribuant ainsi au confort digestif. Vous le trouverez facilement en tisanes qui sont en plus, agréables à boire.

L’ail

L'Ail (Allium sativum) peut contribuer au maintien de l'équilibre microbien intestinal et à la défense contre les micro-organismes nocifs. L’ail favorise la résistance contre le stress temporaire.

Comme il peut être compliqué de manger beaucoup d’ail, vous le trouverez en complément alimentaire sous forme de gélules.

Le curcuma

Le curcuma (Curcuma longa) aide également à maintenir la santé du foie (l'un des organes majeurs de la digestion).

Là aussi, en plus de le consommer en cuisine où il permet d’accommoder vos plats, vous pouvez le consommer en complément sous forme de gélules.

Le fenouil

Le fenouil (Foeniculum vulgare) favorise l'appétit, la digestion, l'élimination et la santé du tube digestif. Il fera des merveilles en tisane. Si son goût vous déplaît, il est possible de le prendre en complément alimentaire.

L’artichaut

L'artichaut (Cynara scolymus) aide à favoriser la digestion, a un effet détoxifiant, stimule le flux des sucs digestifs, favorise le bon fonctionnement du foie et soutient le confort intestinal.

Le Shatavari 

Le Shatavari (Asparagus racemosus) aide à maintenir une digestion saine et à éviter les troubles gastriques.

Le charbon actif

Le charbon actif contribue à réduire l'excès de flatulence après le repas.

Quelle tisane contre l’aérophagie ?

Vous pouvez aussi opter pour les tisanes. Les tisanes de fenouil ou de romarin se trouvent facilement dans le commerce et sont agréables à boire.

Les exercices en cas d'aérophagie

Deux actions sont possibles en cas d’aérophagie : 

  • les exercices qui vont vous aider à vous détendre et agir contre votre stress si l’accumulation d’air est liée à ce facteur. 
  • les exercices qui vont mobiliser les intestins pour l’aider à évacuer l’air en trop.

Contre le mur

Mettez-vous debout, le dos collé à un mur. Vos bras le long de votre corps avec les paumes de vos mains contre le mur. Décollez vos pieds du mur en avançant d’un pas. Collez-les l’un contre l’autre. Voici la position de départ de l’exercice.

Gardez bien le dos toujours collé au mur. Expirez profondément mais lentement tout en rentrant votre ventre et en essayant de décoller votre dos du mur. Votre dos doit se décoller lentement, sur le rythme de votre respiration. Faites cela une dizaine de fois.

Le but : travailler votre respiration en conscience et libérer un peu votre digestion.

Les pieds en l’air

Allongez-vous près d’un mur. Vos jambes doivent être levées et appuyées contre le mur. Respirez lentement et profondément. Inspirez par le nez et expirez par la bouche. Votre ventre doit se lever et se baisser en fonction de votre respiration. Vous pouvez aussi pratiquer de légers massages en cercle dans le sens des aiguilles d’une montre dans la zone de votre intestin et de votre côlon.

Marchez au moins 30 minutes par jour

La marche, en plus d’être bonne pour le système cardiovasculaire, les muscles et le dos, fait aussi travailler les organes de la digestion. 30 minutes par jour minimum, au rythme qui vous convient. Ce n’est pas la distance qui compte, c’est le temps. 

Le yoga

Certaines postures de yoga peuvent aussi vous aider à évacuer les gaz et à soulager vos ballonnements.

La posture du serpent et la posture de l’arc sont idéales. Vous pouvez prendre l’habitude de pratiquer quelques postures 10 à 15 minutes chaque matin ou chaque soir. En faire une routine vous aidera à ancrer une habitude afin de favoriser la régularité.

Le vélo

Tout comme la marche, pratiquer 30 minutes de vélo par jour (même du vélo d’appartement) aidera à faire travailler votre système digestif et accompagnera bénéfiquement votre digestion.

L’aérophagie, les gaz et les ballonnements ne sont pas forcément une fatalité. Il est possible d’agir, très concrètement contre et de les réduire, par des actions simples, de façon à ce que ces désagréments ne vous incommodent plus.

 

Solange Lecoeur

Rédactrice spécialisée en Naturopathie & Aromathérapie