Excès de potassium, quels sont les aliments à limiter ?

Le potassium, élément de symbole K, est un sel minéral naturellement présent dans l’organisme et dans l’alimentation. Il fait partie des minéraux essentiels au bon fonctionnement du corps et intervient dans de nombreuses fonctions. Lorsqu’il se trouve en excès, le potassium est normalement éliminé par les reins. 

Cependant, si ces derniers dysfonctionnent, le potassium va s’accumuler dans le sang, menant à une hyperkaliémie. L’hyperkaliémie, ou excès de potassium, peut être prise en charge par divers moyens, dont l’adaptation de l’alimentation. Découvrons à présent quels aliments sont riches en potassium afin de savoir lesquels doivent être limités.

Qu’est-ce que l’excès de potassium ?

L’excès de potassium correspond à l’hyperkaliémie, par opposition à l’hypokaliémie. Bien qu’il soit peu courant, l’excès de potassium dans le sang peut entraîner des conséquences importantes sur l’organisme.

Les causes de l'excès de potassium

La première cause est le défaut d’excrétion du potassium lorsque les capacités de la fonction rénale diminuent. En effet, les reins sont l’organe en charge de l’élimination du potassium, et en cas de dysfonctionnement, le potassium se retrouve en excès dans le sang.

La seconde cause possible est un déficit de sécrétion d’aldostérone. Cette hormone est notamment sécrétée en cas d’excès de potassium, elle est chargée de la réabsorption du sodium et de l’élimination du potassium afin de rééquilibrer la balance sodium/potassium.

Bien que plus rare, l’hyperkaliémie peut toutefois survenir via des apports alimentaires excessifs en potassium.

Potassium : quelle est la concentration normale ?

La mesure de la kaliémie se fait lors d’une prise de sang, elle fait d’ailleurs partie des paramètres habituels de biochimie sanguine. Elle est exprimée en millimoles par litre (mmol/l)

Une kaliémie normale se situe entre 3,6 et 5 mmol/l (ou 130 à 200 mg/l). 

On considère qu’il y a un excès de potassium dans le sang dès que ces valeurs sont franchies. L’hyperkaliémie est classée en 3 stades, selon les mesures sanguines :

  • légère : entre 5,5 et 5,9 mmol/l ;
  • modérée : entre 6 et 6,5 mmol/l ;
  • sévère : supérieure à 6,5 mmol/l.

Dans l’organisme, le potassium est inégalement réparti car nos cellules contiennent de 90 à 150 mmol/l. Le potassium est apporté par l’alimentation, à hauteur de 60 à 120 mmol par jour. Il est ingéré dans le tube digestif, où une partie est éliminée vers les urines et l’autre absorbée dans l’intestin pour être utilisée par les tissus.

La balance sodium/potassium

Avec le sodium, le potassium est le sel minéral le plus abondant dans l’organisme (d’un point de vue quantitatif). Le sodium est localisé davantage dans les compartiments extracellulaires, et est moins présent à l’intérieur des cellules. À l’inverse, le potassium se concentre davantage dans le milieu intracellulaire, et n’est presque pas présent dans le milieu extracellulaire.

Chez l’adulte, la quantité totale de sodium est d’environ 4000 mEq (milliéquivalent) et celle de potassium de 3600 mEq. Leurs quantités sont donc quasi-équivalentes, mais réparties sur des milieux opposés.

Le potassium et le sodium sont d’ailleurs les éléments qui influencent la pompe sodium-potassium, ou pompe Na+/K+ ATPase. Cette pompe est une protéine localisée au niveau de la membrane des cellules, elle est transmembranaire. Son rôle est de maintenir et rétablir le potentiel de repos des cellules du corps humain : nerveuses, cardiaques et musculaires. Pour cela, la pompe va échanger à travers la membrane cellulaire des ions sodium contre des ions potassium.

Ces variations sont très importantes pour la conduction nerveuse et la contraction musculaire, si les taux de potassium ou de sodium sont anormaux, ces fonctions peuvent être mises à mal.

Comment éliminer l'excès de potassium ?

Si l’hyperkaliémie atteint ou dépasse 7 mmol/l, une prise en charge médicale d’urgence est nécessaire : par hémodialyse ou par injection si cette dernière est impossible.

Dans le cas d’un excès de potassium léger, ou en amont de celui-ci, une alimentation pauvre en potassium et/ou l’emploi de diurétiques peuvent être recommandés.

Quels aliments éviter en cas d'excès de potassium ?

Notre alimentation a un impact sur nos organes et sur les différentes fonctions de notre corps. La régulation du taux de potassium n’y échappe pas et peut être influencée par ce que l’on mange.

En effet, certains aliments sont plus riches en potassium que d’autres, et devraient donc être évités afin de réguler l’excès de potassium sanguin. Comme tout régime spécifique, le régime pauvre en potassium doit être approuvé et supervisé par un médecin. Aussi, il convient évidemment de présenter une hyperkaliémie pour entreprendre ce régime, autrement, le risque de carence en potassium est accru.

En cas d’excès de potassium, les aliments riches en potassium à éviter sont principalement d’origine végétale, il s’agit de fruits, légumes ou légumineuses, ainsi que certaines boissons.

Voici donc une liste, non exhaustive, des aliments les plus riches en potassium, à éviter, limiter ou supprimer pour rééquilibrer l’hyperkaliémie.

Boissons

Le café, le thé et la chicorée sont à éviter car ce sont des boissons riches en potassium.

De plus, il n’est pas recommandé de consommer des boissons alcoolisées, quel que soit le degré d’alcool contenu.

Fruits

Plusieurs fruits sont à limiter lorsque l’on présente un excès de potassium : les bananes, les kiwis, les cerises, les pêches, les prunes, les abricots et les prunes. À noter également que la déshydratation du fruit concentre sa teneur en potassium. Par exemple, les raisins ne sont pas particulièrement riches en potassium, mais les raisins secs oui. Les fruits secs ou déshydratés sont à éviter dans le cadre d’une hyperkaliémie.

Les fruits gras, riches en lipides tels que les olives, la noix de coco et l’avocat, sont également riches en potassium.

Légumes

De nombreux légumes sont également riches en potassium : betteraves, tomates, pommes de terre, ail, artichaut, choux, fenouil, endives, laitue, roquette, épinards…

Quel que soit le légume que vous consommez, pensez systématiquement à les éplucher, une partie du potassium se trouve dans la peau des légumes. Une double cuisson à l’eau (bouillante) permet également d’abaisser le taux de potassium des aliments, car ce sel minéral est soluble dans l’eau.

Céréales

Le quinoa et le sorgho sont des céréales riches en potassium.

Pour les autres céréales, il est à noter que sous forme de son, de germes et de farine, les teneurs en potassium des céréales augmentent par rapport à leur forme brute.

Oléagineux

Les fruits oléagineux particulièrement riches en potassium sont les amandes, les pistaches, les noisettes, les cacahuètes, les noix de cajou, du Brésil et de macadamia.

Les graines oléagineuses sont également à éviter pour réguler un excès de potassium : graines de tournesol, lin, pavot, chia et sésame.

Légumes secs

Tous les légumes secs (ou légumineuses) sont riches en potassium : pois, pois chiches, lentilles (blondes, corail…), haricots (blancs, rouges, mungo…) et fèves sont à éviter.

Algues

Dans l’alimentation, les algues proviennent des traditions asiatiques, mais se répandent de plus en plus en Occident. Les plus connues sont les algues wakamé, nori, gracilaire (ou ogonori), dulse, kombu ou encore la spiruline. Dans le but de réduire un excès de potassium, il est déconseillé de les consommer. 

Herbes aromatiques et épices

Nous n’y pensons pas toujours, mais les herbes aromatiques et les épices sont particulièrement riches en minéraux, dont le potassium.

Parmi les herbes aromatiques : persil, basilic, herbes de Provence, menthe, origan, coriandre, romarin et thym sont les plus riches en potassium. Du côté des épices : paprika, curcuma, poivre, safran, curry, clou de girofle et le “quatre épices” sont à limiter en raison de leur teneur élevée en potassium.

Enfin, le potassium est également très présent dans le cacao et ses dérivés (chocolat et produits chocolatés), la levure alimentaire, le ketchup et les sauces soja sucrée et salée. Il convient ainsi d’éviter ces aliments.

Vous l’aurez remarqué, le potassium est présent naturellement dans de nombreux aliments, il est très difficile de le supprimer totalement de l’alimentation, au risque de créer un déséquilibre nutritionnel et énergétique.

Dans l’idéal, pour corriger un excès de potassium, il conviendra de limiter ces aliments de cette liste ; et surtout de ne pas associer les aliments riches en potassium lors d’un même repas, voire d’une même journée si l’hyperkaliémie est sévère.

N’oublions pas qu’en plus d’une alimentation équilibrée et spécifique à l’excès de potassium, une bonne hygiène de vie ne pourra qu’être bénéfique : activité physique et/ou sportive, bon sommeil, réduction du stress…

Quelle eau boire pour faire baisser le potassium ?

Pour dire vrai, il n’existe pas d’eau permettant de faire baisser le taux de potassium.
En revanche, comme pour les aliments, il est possible de limiter ses apports en potassium en jouant sur les apports hydriques : en évitant les eaux minérales riches en potassium.

Voici par exemple quelques eaux riches en potassium, à éviter ou à consommer en très faible quantité : 

  • Arvie : 130 mg/L
  • Vichy St Yorre : 132 mg/L
  • Vichy Célestin : 66 mg/L
  • Rozana : 52 mg/L
    Quézac : 49 mg/L

À l’inverse, voici quelques eaux pauvres en potassium :

  • Badoit : 10 mg/L
  • Salvetat : 3 mg/L
  • Evian : 1 mg/L
  • Eau du robinet : 1 à 3 mg/L

Conclusion

Comme dans de nombreuses situations, l’alimentation a son rôle à jouer dans la régulation des valeurs sanguines.

Selon l’OMS, l’adulte doit consommer 3600 mg de potassium pour maintenir l’équilibre de la kaliémie. En revanche, si une hyperkaliémie se présente, il convient d’adopter sous la supervision d’un professionnel de santé, une alimentation pauvre en potassium, permettant de contrôler les apports en ceux-ci afin de retrouver des mesures sanguines normales et de soulager le travail rénal. Toutefois, le potassium ne devrait pas être supprimé totalement de l’alimentation car c’est un minéral essentiel pour l’organisme.

Comme pour tout régime spécifique, pensez à consulter l’avis de votre médecin avant d’entreprendre des adaptations nutritionnelles.

 

 

Camille Martel

Rédactrice spécialisée en Nutrition