Saignement de nez, comment agir ?

Le saignement de nez - ou épistaxis - est un phénomène courant surtout aux changements de saison. Généralement passager et sans gravité, le saignement de nez se manifeste par une petite lésion du réseau vasculaire qui irrigue la muqueuse nasale. Du sang s’écoule alors des narines et quelques gestes simples peuvent être mis en place afin de remédier au problème rapidement. 

Qu’est-ce qu’un saignement de nez ?

Avoir le nez qui saigne est le résultat d’une lésion des muqueuses tapissant les cavités nasales. Généralement, la lésion atteint la tache vasculaire dense, une zone hautement vascularisée. Lorsque la tache vasculaire dense est lésée, notre sans se met à couler naturellement par les narines. Lorsque nous saignons du nez par suite d’un traumatisme de la tache vasculaire dense, on parle d’épistaxis “essentielle”. 

En adoptant quelques gestes simples, il est possible de stopper l’hémorragie rapidement dans le cas d’une épistaxis essentielle. Celle-ci restant commune et facilement résorbable au bout de quelques minutes. 

Il arrive toutefois que le sang arrive par écoulement vers la gorge au lieu de sortir par les narines. Cela peut indiquer que la lésion a touché une partie plus postérieure de notre nez. Les saignements sont alors plus abondants que pour une épistaxis essentielle et le saignement de nez peut durer plus longtemps.

Qui est concerné ?

Les adultes

Même si avoir le nez qui saigne est plutôt répandu chez les séniors, tout adulte peut être concerné par les saignements de nez. A partir de l’adolescence, les facteurs endocriniens notamment chez la femme (puberté, période prémenstruelle, grossesse) peuvent devenir facteurs de saignements de nez. Aux changements de saison, en cas de refroidissements affectant la zone nasale, il est commun de saigner du nez sans que cela ne soit source d’inquiétude. 

Les enfants

L’écoulement de sang par le nez chez l’enfant peut parfois inquiéter les parents. Toutefois il reste dans la grande majorité des cas un signe bénin de la vasodilatation des capillaires du nez. Ces capillaires sont d'autant plus fragiles chez les enfants ce qui explique que les saignements de nez soient plus fréquents chez ces derniers. 

C’est entre 6 et 10 ans que les enfants semblent souffrir de saignements de nez de manière plus intense. Les enfants sont aussi plus sujets aux petits rhumes de l’hiver engendrant davantage de mouchage et donc de petits traumatismes des muqueuses nasales. On conseillera de consulter un ORL si les saignements de nez surviennent à chaque fois que l’enfant se mouche. 

Les causes du saignement de nez

Les causes de saignement de nez sont variées et diffèrent selon que l’épistaxis soit essentielle ou chronique. 

Causes de l’épistaxis essentielle 

Une épistaxis essentielle bénigne et passagère peut être liée à divers facteurs souvent liés à un traumatisme local ou encore à une affection temporaire. L’épistaxis essentielle de dure pas et les saignements de nez sont facilement résorbés avec la mise en application de quelques bonnes mesures. Toutefois, comprendre les causes d’un saignement de nez permet d’éviter que celui-ci ne revienne trop souvent. Pour les personnes ayant le nez qui saigne souvent, il sera intéressant de chercher à trouver quelle est la cause qui fait persister le problème afin de pouvoir agir de manière efficace et diminuer l’occurrence des saignements de nez. Il existe différentes raisons pour lesquelles vous saignez peut-être du nez. On peut citer par exemple :

Un air trop sec dans la maison

À l’arrivée des premiers frimas, il est courant de surchauffer nos intérieurs. Cela peut entraîner une certaine sécheresse de l’atmosphère dans nos maisons. Il arrive parfois que nous saignions du nez parce que l’air est trop sec dans notre lieu de vie. Afin d’éviter de trop assécher nos intérieurs, nous pourrons mettre en place certaines bonnes habitudes comme placer une serviette humide sur les radiateurs, aérer les pièces à vivre au moins dix minutes par jour ou encore dans certains cas, utiliser un humidificateur d’air. Même lorsqu’il fait froid dehors, faire de son mieux pour passer du temps dehors à l’air frais peut faire beaucoup de bien ! On veillera à en faire une priorité surtout si nous avons tendance à avoir le nez qui saigne souvent pendant les mois d’hiver. 

Un “grattage” intempestif

Le fait de se gratter l’intérieur du nez peut entraîner des saignements en causant de petites plaies dans la muqueuse du nez. Ce problème se pose plus souvent chez les enfants qui tendent à “se mettre les doigts dans le nez” surtout à l’âge où ils ne savent pas encore se moucher efficacement. 

Afin d’éviter d’avoir le nez qui saigne, mieux vaudra nettoyer son nez régulièrement à l’aide d’un spray de sérum physiologique ou encore à l’aide d’une lota, outil ayurvédique visant à nettoyer en profondeur les cavités nasales. 

Parfois, se gratter le nez peut simplement représenter un tic ou une habitude et il conviendra d’en prendre conscience afin de pouvoir arrêter. Le fait de bien comprendre l'impact de petits traumatismes sur la tache vasculaire dense et le saignement de nez en résultant pourrait nous motiver à arrêter de nous gratter le nez.

Un traumatisme local

Bien souvent, le saignement de nez est dû tout simplement à un choc sur le nez ! Nous avons tous été dans une situation ou notre nez subit un choc pendant la pratique d’un sport ou encore tout simplement à la suite d’une chute ou une collision ! Il est alors tout à fait normal et naturel d’avoir le nez qui saigne et cela ne devrait en aucun cas nous inquiéter puisque le nez arrêtera certainement de saigner après une dizaine de minutes dans la mesure où nous mettons en place les bons gestes. Dans le cas d’un choc survenant localement, on pourra aussi avoir recours à une crème apaisante à base d’arnica (Arnica Montana) et utiliser une pochette de glace afin d’apporter un soulagement à la suite d’un choc. 

Une éternuement bouche fermée 

Nous avons tous vécu cela : retenir son éternuement en fermant la bouche (pour éviter de faire du bruit, la plupart du temps !). Pourtant, éternuer la bouche fermée est une mauvaise habitude et pourrait même - selon certaines études - être dangereux. Réprimer un éternuement crée une pression de l’air très forte dans la gorge et dans la tête, pouvant entraîner non seulement un saignement de nez mais aussi d’autres problèmes potentiellement plus sérieux.

Une inflammation de la muqueuse du nez

En cas de nez qui coule, encombrement ORL etc., il est commun de saigner du nez plus fréquemment. Cela peut s’expliquer par la fréquence des mouchages entraînant une gêne au niveau de la muqueuse nasale. En cas de congestion nasale, il convient de veiller à se moucher doucement et sans forcer. Si vous persistez à avoir le nez qui coule et à être enrhumé, et que cela entraîne des saignements de nez, n’hésitez pas à prendre contact avec votre médecin traitant.

Un changement de température

Le passage du froid au chaud est particulièrement concerné, notamment lorsque nous commençons à chauffer nos intérieurs à l'automne ou encore à les climatiser en été. On veillera à se protéger des changements brusques de température si ces derniers occasionnent pour nous des saignements de nez persistants. 

Causes de l’épistaxis à répétition 

Une épistaxis chronique est liée à une fragilité exacerbée de la fameuse tache vasculaire dense - point de convergence des systèmes artériels de la fosse nasale. Cette hypersensibilité peut elle-même être causée par divers facteurs, même si cela reste rare. 

On pourra citer par exemple : 

La prise régulière de drogue par voie nasale

Par exemple, le fait de prendre de la cocaïne par voie nasale provoque l’occlusion des vaisseaux des narines. Cela peut entraîner des saignements de nez et une déformation progressive de la cloison nasale ainsi qu’une perte de l’odorat. 

L’alcoolisme chronique

La consommation excessive d’alcool est un facteur aggravant de l’épistaxis. Les personnes ayant pour habitude de consommer régulièrement de l’alcool auront intérêt à prêter attention aux écoulements de sang par le nez et prendre contact avec leur médecin traitant en cas de saignements de nez à répétition.

Saignement de nez et stress

Il semblerait qu’un gros coup de stress puisse engendrer un saignement de nez. On entend d’ailleurs souvent les adolescents rapporter un nez qui saigne pendant les jours d’examens. Cela semble logique dans la mesure ou la montée de stress engendre une vasodilatation des vaisseaux sanguins.

Les grosses émotions de manière générale peuvent exercer une influence sur le saignement de nez. Une émotion forte comme la colère peut avoir un impact sur la tension artérielle. Ainsi, même si le stress et les émotions fortes ne peuvent pas entraîner un saignement de nez en eux-mêmes, ils sont tout de même susceptibles de le déclencher chez une personne dont la zone nasale est déjà fragilisée.

Saignement de nez et fatigue

Pendant une période de fatigue passagère, il est possible de devenir plus enclin au saignement de nez. Cela n’est en aucun cas inquiétant mais peut nous donner une indication sur notre besoin de ralentir, et de favoriser davantage de temps de repos.

Est-il normal de saigner du nez ?

Certaines personnes sont plus sensibles que d’autres à l’épistaxis. Le saignement de nez n’est pas nécessairement alarmant même s’il est fréquent. Il reste un phénomène courant, surtout chez les enfants, les adolescents et les séniors. 

Dans 90% des cas, les saignements de nez sont bénins. Dans la mesure où l'on met tout de suite en place quelques gestes simples pour stopper le saignement, l’écoulement s’interrompt généralement au bout de dix minutes.

Il est donc normal d’avoir le nez qui saigne occasionnellement, lorsque nous sommes enrhumés par exemple ou encore si notre intérieur est trop chauffé.

Comment arrêter un saignement de nez ?

Si l’on a le nez qui saigne, on veillera à éviter de pencher la tête en arrière afin d’éviter l’écoulement de sang vers le nez. On penchera au contraire la tête légèrement vers l’avant avant de moucher doucement la narine concernée. Cela permettra de faire sortir les caillots sanguins si ceux-ci sont présents. On pourra ensuite comprimer l’aile du nez et maintenir cette position pendant dix minutes au minimum. Certaines personnes placent une petite boule de coton dans leur narine une fois l’écoulement terminé afin d’absorber le sang excédentaire. 

Il est important de ne pas relâcher la pression sous peine de voir le processus de coagulation bien freiné. Dans le cas de saignements importants, on peut aussi appliquer une poche de glace au-dessus du nez, le froid ayant un effet vasoconstricteur sur les vaisseaux sanguins. Certains recommandent de placer la poche de glace sur la nuque pour plus d’efficacité ! Ces mesures peuvent aider à stopper le saignement de nez mais ne seront pas nécessaires dans la grande majorité des cas, une simple pression sur la narine pendant quelques minutes étant généralement suffisante. 

Généralement, le saignement de nez s’interrompt grâce à cette procédure. Si tel n’est pas le cas, on pourra reprendre la compression pendant 10 minutes supplémentaires. 

Enfin, on patientera avant de se remettre aux activités sportives intenses et on évitera pendant un temps les efforts importants afin de ne pas saigner du nez de nouveau. On fera aussi attention à ne pas s’exposer à de hautes températures (en plein soleil, saunas etc.), ce qui risquerait de nous faire à nouveau saigner du nez.

Localement, il sera possible d’utiliser quelques gouttes pour le nez généralement utilisées en cas de rhume pour leur effet vasoconstricteur. Il pourra aussi être judicieux d’appliquer une pommade ou une huile à l’entrée du nez pour nourrir la muqueuse des narines et éviter ainsi les possibles récidives de saignement de nez.

Saignements de nez la nuit

Beaucoup de personnes se plaignent de saignements de nez nocturnes. Avoir le nez qui saigne la nuit peut être pénible et perturber un bon sommeil. De nombreuses personnes rapportent avoir le nez qui saigne régulièrement la nuit, et davantage que le jour ! Pour éviter de saigner du nez la nuit, il est recommandé de maintenir un air sain dans la chambre. 

On veillera à aérer la pièce au moins une fois par jour pendant 10 minutes et à maintenir une température optimale entre 18 et 20°C. Le fait de trop chauffer sa chambre peut entraîner une sécheresse de la muqueuse nasale ainsi qu’une dilatation des vaisseaux. La combinaison malheureusement gagnante pour un saignement de nez !

 

Marine Leleux

Rédactrice spécialisée en Naturopathie