Comment fonctionne le cœur ?

Le cœur est un de nos organes vitaux, impulsant la vie dans notre corps en faisant circuler le sang grâce à ses battements. Mais il représente plus que cela ! Dans nos cultures, il représente aussi le centre (au cœur de quelque chose), la volonté (avoir à cœur tel objectif), et représenté comme le siège de nos émotions et sensations physiques, des plus agréables aux plus tristes (avoir le cœur brisé, avoir mal au cœur, ou encore le cœur bien accroché...).

Au-delà de ces considérations symboliques et culturelles, ce muscle qui nous maintient en vie tient un rôle fondamental dans notre organisme, que nous vous proposons de passer en revue dans cet article.

Qu’est-ce que le cœur ?

Le cœur est un organe vital situé dans la poitrine, à l'intérieur du médiastin qui est la cavité centrale du thorax. Il est relié à différentes artères et veines, qui parcourent l'ensemble du corps et permettent la circulation sanguine. Il assure ainsi le transport de l'oxygène et des nutriments vers nos cellules, ainsi que la récupération et l'excrétion des déchets en les menant vers les organes chargés de l'élimination de ces déchets.

Le rôle du cœur

Le cœur a donc pour rôle de pomper le sang et de le propulser dans les artères pour nourrir et oxygéner les tissus (muscles, organes, peau...) et de récupérer les déchets cellulaires liés à l'utilisation de l'oxygène et la transformation des nutriments en énergie. Sans cette “navette” permettant les échanges cellulaires, notre organisme ne pourrait pas survivre.

La forme du cœur humain

Le cœur humain présente une forme de pyramide pointant vers le bas. C'est un organe creux composé de quatre cavités (les ventricules et les atriums ou oreillettes), faisant la taille d'un point fermé avec un poids variant entre 250 et 350 grammes pour un adulte. Il mesure 12 à 14 cm en moyenne et son axe est orienté de façon oblique dans la cage thoracique, en direction de la gauche.

De quel côté est situé le cœur ?

Le cœur est positionné entre les poumons qui le recouvrent en partie. Il repose au-dessus du diaphragme, qui est le muscle qui permet la respiration en se contractant ; en avant de la colonne vertébrale, entre la deuxième côte et le cinquième espace intercostal. On dit souvent que le cœur est situé à gauche (vous aurez remarqué sans doute que lorsqu'on met symboliquement la main sur le cœur, on la place au-dessus du sein gauche). Ce n'est pas tout à fait vrai : les deux tiers de la masse du cœur sont effectivement à gauche, mais un tiers est situé à droite de l'axe médian du sternum.

La composition du cœur

Le cœur est un organe musculaire qui est constitué de plusieurs couches (ou tuniques) et de quatre cavités. Le cœur est enveloppé par une paroi nommée péricarde, composée de deux couches : le péricarde fibreux, en contact avec le diaphragme, et le péricarde séreux qui tapisse la face interne du péricarde fibreux. Le péricarde séreux contient un liquide qui lubrifie et limite les frottements causés par les contractions cardiaques.

La paroi cardiaque est formée de trois tuniques : l'épicarde, le myocarde et l'endocarde.

L'épicarde est en fait la partie viscérale du péricarde séreux. Le myocarde est principalement composé de cellules musculaires cardiaques et représente la majeure partie de la masse du cœur. Enfin, l'endocarde est un revêtement lisse couvrant la face interne du cœur.

Le cœur est également parcouru par son propre système vasculaire, car comme tous les muscles, il a besoin d'énergie et d'oxygène. Ces apports sont assurés par les vaisseaux coronaires, que l'on développera un peu plus loin.

Quelles sont les 4 cavités du cœur ?

Les quatre cavités du cœur sont constituées par les atriums (anciennement appelés “oreillettes”) et les ventricules. Les atriums sont situés dans la partie supérieure du cœur et sont plus petits que les ventricules, qui se trouvent dans la zone inférieure du cœur. L'atrium gauche communique avec le ventricule gauche, et l'atrium droit avec le ventricule droit. Le « cœur gauche » et le « cœur droit » sont séparés par une membrane, le septum inter-atrial (ou anciennement inter-auriculaire) et le septum inter-ventriculaire.

Les atriums et les ventricules sont séparés par des valves qui laissent passer le sang lors de la contraction cardiaque. Ces valves sont donc alternativement ouvertes ou fermées en fonction du cycle cardiaque 

Le fonctionnement du cœur

Le cœur agit comme une pompe, il permet de propulser le sang dans l’ensemble du corps, qui va suivre un chemin bien précis. Le muscle cardiaque, plus précisément les cellules musculaires, sont contractiles grâce à leur excitabilité nerveuse, via une variation du potentiel électrique.

Pour cela, le cœur possède un véritable « circuit électrique », partant du nœud sinusal situé dans le coin supérieur gauche de l'atrium droit, jusqu'au nœud atrio-ventriculaire, qui se situe entre les atriums et les ventricules. Le courant électrique emprunte alors deux faisceaux distincts permettant la contraction des ventricules.

Au repos, les cellules myocardiques sont polarisés à -90 mV (millivolts), phénomène lié au déséquilibre de la répartition des ions K+ (potassium) et Na+ (sodium). 

Lorsque le potentiel membranaire remonte à -50 mV, les cellules cardiaques déclenchent un phénomène appelé “potentiel d’action”, c’est-à-dire qu’elles provoquent la contraction des cellules myocardiques avec deux phases distinctes :

  • une phase de dépolarisation (diminution de la charge négative), qui se traduit par la contraction des cellules cardiaques
  • puis une phase de repolarisation. En fin de repolarisation, le potentiel membranaire est restauré, les cellules sont alors au repos.

La circulation sanguine

Le sang oxygéné arrive au cœur par les quatre veines pulmonaires chargées de sang oxygéné et pauvre en dioxyde carbone et commence son circuit dans l'atrium gauche. Il passe ensuite dans le ventricule gauche via la valve mitrale, puis, par la contraction musculaire ventriculaire, éjecte le sang vers l'aorte, qui est un gros vaisseau partant du ventricule gauche et formant la crosse aortique au-dessus du cœur. L'artère aorte donne alors naissance aux différentes artères et capillaires sanguins qui conduisent le sang vers les tissus et organes où se font les échanges gazeux et le passage des nutriments vers les cellules. 

Le sang ainsi déchargé de son oxygène et chargé de dioxyde de carbone remonte vers le cœur par les veines qui se rejoignent pour former la veine cave inférieure et la veine cave supérieure. Ce sang passe par l'atrium puis le ventricule droit, et ressort du cœur en direction des poumons via les artères pulmonaires pour permettre l'expiration du CO2 et la récupération de dioxygène. Le cycle peut alors reprendre.

Le cœur est-il un muscle ou un organe ?

Un organe est défini comme une structure d'au moins deux types de tissus et destiné à accomplir une fonction physiologique spécifique, ce qui est le cas du cœur : il possède des tissus musculaires et conjonctifs, et a pour fonction de pomper et faire circuler le sang à travers notre organisme. Comme nous l'avons vu, une grande partie du cœur est constituée de tissu musculaire. On l'appelle également le myocarde, où myo = muscle.

Le cœur réunit donc les deux caractéristiques, et est donc à la fois un organe (vital) et un muscle.

À combien de pulsations bat un cœur ?

Le nombre de battements cardiaques peut présenter une très grande variabilité en fonction de l'âge, du sexe, du niveau moyen d'activité physique, des émotions, de la position dans laquelle il est mesuré…

Le cœur d'un fœtus bat de 140 à 160 pulsations par minute, puis baisse au fur et à mesure de la croissance jusqu'à atteindre un pouls de 85 en moyenne chez l'adolescent de 14 ans.

Chez l'adulte en bonne santé, le pouls moyen au repos est de 60 à 80 battements par minute. 

De nombreuses situations physiologiques peuvent modifier le rythme cardiaque de repos, en l’accélérant, en le ralentissant ou encore en le rendant irrégulier. Par exemple, le volume sanguin d'une femme enceinte augmente pendant la grossesse et demande un effort plus important au cœur. L'effort physique, le stress ou une émotion forte viennent également accélérer le rythme cardiaque.

Quelle est la fréquence cardiaque à l'effort ?

Cela dépend du type d'activité physique, de votre niveau d’entraînement, de votre âge...

Pour calculer la fréquence cardiaque à ne pas dépasser pendant un effort, il existe plusieurs formules. Il faut tout d'abord calculer la FC max (fréquence cardiaque maximale). 

Une première façon d'obtenir sa FC max est de soustraire votre âge au nombre 220. Exemple : pour un adulte de 35 ans, la FC max sera de 220 - 35 = 185 battements par minute. Bien que facile à calculer, cette formule (Astrand et Ryhming, 1954) est de moins en moins appliquée par les professionnels de l'activité physique .

Une formule plus récente et un peu plus complexe vous permet d’obtenir un chiffre de départ plus précis (Gellish et Coll., 2007) : 191,5 - (0,007 x âge² ). Ce qui nous donne une FC max de 182,9 battements par minute pour un adulte de 35 ans. La différence n'est pas très grande par rapport à la première formule, à vous de faire le choix de celle qui vous convient le mieux.

Ensuite, en fonction du type d'effort et l'effet recherché (endurance, perte de poids, augmentation des capacités cardiovasculaires, récupération), on appliquera un pourcentage à la FC max, que l'on appelle le pourcentage de Karvonen et qui représente une « cible » à maintenir en fonction de votre objectif .

Voici un résumé, toujours pour une adulte de 35 ans :

  • 50 à 60 % de la FC max, soit de 92 à 110 pulsations par minute : échauffement et récupération
  • 60 à 70 % de la FC max, soit de 110 à 128 pulsations par minute : entraînement modéré, idéal pour débuter en endurance
  • 70 à 80 % de la FC max, soit de 128 à 146 pulsations par minute : Amélioration des capacités d’entraînement
  • 80 à 90 % de la FC max, soit de 146 à 165 pulsations par minute : Seuil anaérobie, avec fatigue musculaire et inconfort respiratoire, mais permet d'augmenter l'endurance à vitesse plus soutenue
  • 90 à 100 % de la FC max, soit 165 à 183 pulsations par minute : c'est la zone maximale, réservée aux sportifs de haut niveau et pour des efforts courts (moins de 5 minutes).

Comment savoir si son cœur bat vite ?

Pour connaître son pouls, il existe plusieurs méthodes : le palper soi-même ou par quelqu’un, à différents endroits du corps, ou utiliser un cardiofréquencemètre ou une montre connectée.

Pour prendre son pouls soi-même, positionnez vos doigts (index et majeur) sur la face interne de votre poignet. Comptez les battements pendant 30 secondes, puis multipliez le nombre obtenu par deux pour connaître votre fréquence cardiaque. Il est aussi possible de mesurer son pouls au niveau des carotides : sur le cou, posez vos doigts sur le côté de la trachée (il est souvent plus facile de percevoir les battements cardiaques à cet endroit qu'au niveau du poignet) et procédez de la même manière.

Sachez que le rythme cardiaque est variable pendant la journée : il est notamment plus faible la nuit. Pour connaître votre fréquence cardiaque de repos, prenez-là assis et après vous être reposé quelques minutes. Une fréquence cardiaque de repos élevée de manière chronique doit vous alerter et vous faire prendre rendez-vous chez votre médecin traitant, qui pourra alors vous ausculter et vous adresser chez un spécialiste si cela s'avère utile.

Comment savoir si on a un cœur en bonne santé ?

Seul un examen médical pratiqué par votre médecin généraliste ou votre cardiologue permet de connaître avec précision l'état de santé de votre cœur, grâce à l'auscultation des bruits du cœur avec un stéthoscope, un électrocardiogramme, une échographie cardiaque ou tout autre examen permettant de poser un diagnostic.

L’arrêt du tabac

Par exemple, le tabagisme représente un véritable danger pour le cœur, en plus de ses effets délétères biens connus sur les poumons. Il est donc vivement recommandé d’arrêter de fumer, avec l'aide de votre médecin si vous en avez besoin, car la dépendance à la nicotine contenue dans les cigarettes est forte et peut être une source de difficultés à l'arrêt, et de rechute.

Côté alimentation : privilégier les acides gras Oméga-3

L'alimentation est également un pilier de la santé cardiaque. De multiples aliments sont protecteurs. Les aliments riches en acides gras essentiels de la famille des Oméga-3, comme les poissons gras (thon, saumon, maquereau, sardines), les noix, ainsi que certaines huiles végétales comme l’huile de noix, de colza ou de lin, en sont de bons pourvoyeurs : l'acide eicosapentaénoïque (EPA) et l'acide docosahexaénoïque (DHA) qu'ils contiennent contribuent à une fonction cardiaque normale.

Alimentation : le rôle du potassium

Le potassium, en contrebalançant les effets du sodium, contribue au maintien d'une pression sanguine normale. Les aliments riches en potassium sont les fruits et les légumes, les légumes secs, le cacao, le lait et la viande.

L’importance de la thiamine dans l'alimentation

La thiamine, ou vitamine B1, contribue à une fonction cardiaque normale. On la trouve dans les légumes amylacés comme les pommes de terre, le maïs ou les pois, la viande, la levure de bière, le riz complet, les légumineuses (lentilles, pois chiches…), les crucifères, le poisson et les crustacés. En revanche, le thé et le café inhibent l'absorption de la vitamine B1.

Ail, curcuma, coriandre, cannelier de Ceylan

Certaines herbes et aromates sont également très bonnes pour le cœur. En effet, l'ail (Allium sativum) maintient la santé cardiaque, le curcuma (Curcuma longa) favorise la production et la qualité du sang et soutient la fonction cardiaque, et la coriandre (Coriandrum sativum) favorise elle aussi la fonction cardiaque. Le cannelier de Ceylan (Cinnamomum verum), qui trouve ses origines au Sri Lanka et en Inde, favorise le fonctionnement du cœur et la circulation, et aide à purifier le sang. De quoi vous donner des idées pour agrémenter vos plats tout en prenant soin de votre cœur !

D’autres actifs végétaux bons pour le coeur

On retrouve aussi des bienfaits prouvés par la science dans la reine des prés (Filipendula ulmaria), qui contient des herbes fortifiant le cœur et élargissant les vaisseaux sanguins. Le maté ou Yerba Maté (Ilex paraguariensis) est également connu pour protéger le cœur et les vaisseaux sanguins. Le théier (Camellia sinensis) maintient la santé du cœur, tout comme le Tulsi ou basilic sacré (Ocimum tenuiflorum), utilisé abondamment en Inde et faisant partie des outils de la pratique ayurvédique, qui favorise la fonction cardiaque. Enfin, la boswellie (Boswellia serrata), qui est la résine issue d'un arbre originaire d'Inde, soutient également la fonction cardiaque

Les aliments à limiter

En revanche, il convient de limiter certains aliments qui deviennent nocifs s'ils sont consommés en trop grande quantité si l'on veut garder un cœur en bonne santé. Les produits riches en acides gras saturés comme les charcuteries, les denrées ultra transformées de l'industrie agroalimentaire (comme les chips, biscuits, plats préparés...), les graisses d'origine animale (beurre, crème, saindoux), les viennoiseries sucrées et salées sont à consommer avec parcimonie. Les aliments riches en sodium sont également à consommer avec modération : on retrouve ici aussi les charcuteries et aliments transformés, les conserves, les fromages, et bien sûr le sel de table.

La pratique d’une activité physique 

Ses multiples bienfaits pour la santé ne sont plus à démontrer. Il est recommandé de pratiquer une activité physique 30 minutes par jour au minimum pour un adulte, et une heure pour les enfants. Marche à pied d’un bon pas, vélo, natation, renforcement musculaire... mais aussi jardinage, prendre les escaliers, descendre un arrêt de bus ou de tram plus tôt et finir votre chemin à pied, il existe une multitude d'astuces simples pour augmenter son activité physique au quotidien.

Lutter activement contre le stress et l'anxiété

En dormant suffisamment d’un bon sommeil réparateur, en s'organisant dans sa vie quotidienne pour se faciliter la tâche et en s'accordant des moments de détente dans la journée, voire avec l'aide d'un professionnel si besoin (psychologue, psychothérapeute), vous serez davantage en mesure de gérer votre stress et ainsi, favoriser votre bonne santé cardiaque.

En conclusion

Votre cœur, vous l'aurez compris, a besoin que l'on prenne soin de lui ! En suivant une alimentation saine et un mode de vie adapté, et en surveillant régulièrement votre coeur avec votre médecin, vous garderez votre cœur, vos artères et vos veines en bonne santé, pour profiter à chaque battement de « ce qui vous tient à cœur » !

 

Elsa Blanc