Cicatrice de césarienne, les meilleurs gestes

Même si elle reste une naissance et donc l’un des plus beaux jours de la vie d’une maman, la césarienne n’en reste pas moins un acte chirurgical laissant une cicatrice visible qui peut être source de complexes.  

De nombreux facteurs influencent notre capacité de cicatrisation et nous ne sommes pas tous égaux, car c’est notre terrain qui détermine la qualité de la cicatrice. Malgré tout, des solutions naturelles existent pour améliorer son aspect et la rendre moins flagrante. 

Comment est censée évoluer une cicatrice ? Quels facteurs peuvent freiner la cicatrisation ou au contraire la favoriser ? Comment faire en sorte de la faire évoluer favorablement ? Quelles aides naturelles peuvent contribuer à une meilleure cicatrisation ? 

La césarienne

La césarienne est ce que l’on appelle un accouchement par voie haute. Contrairement à l’accouchement standard (par voie basse), où le nouveau-né vient au monde par les voies naturelles grâce aux contractions utérines, aux poussées de la maman et avec l’aide d’une sage-femme ou d’un gynécologue-obstétricien. Lors de la césarienne, l’enfant est sorti chirurgicalement du ventre de sa mère par une incision dite de “Pfannenstiel”. 

Qu’elle soit programmée ou en urgence, la décision de césarienne par l’équipe médicale n’est jamais prise à la légère : elle induit forcément que l’accouchement par voie basse comporte trop de risques pour la vie de la maman et/ou de son bébé. L’indication d’une césarienne programmée peut être le bassin trop étroit de la maman, un bébé trop gros à l’estimation par exemple. 

Lorsqu’il s’agit d’une urgence, c’est la vie de la maman en cours de travail ou de son bébé qui sont en jeu de façon immédiate, pour diverses raisons. Le but est alors de faire naître l’enfant le plus rapidement possible. 

La cicatrice de césarienne 

Véritable acte de chirurgie, la césarienne laisse donc une cicatrice indélébile : le pfannenstiel. Il s’agit d’une incision transversale, arrondie d’environ 20 cm, localisée à la naissance des poils pubiens.

Le fait que l’intervention soit réalisée en urgence a un impact non négligeable sur la qualité de la cicatrice. En effet, la priorité est de sortir l’enfant le plus rapidement possible pour préserver sa vie et celle de sa maman. Il n’est pas rare que lors d’une césarienne en urgence, le bébé naisse moins de 2 minutes après l’incision, ce qui est extrêmement rapide. 

Lors d’une césarienne programmée, celui-ci peut se permettre de prendre toutes les précautions inhérentes à une chirurgie programmée car rien ne presse. En effet, l'incision est mieux calibrée et centrée, plus précise.

Tout ceci ne veut pas dire qu’en urgence le chirurgien ne prend aucune précaution d'ordre esthétique, mais la rapidité prime, pour la sécurité de la maman et du bébé. 

En fonction des habitudes du chirurgien, la cicatrice peut être fermée par des points de suture réalisés au fil, des agrafes, ou encore un surjet intradermique au fil résorbable qui ne nécessite pas d’être enlevé et se résorbe seul. 

Il serait faux de croire que seul le type de suture déterminera l’aspect esthétique de la cicatrice, car même s’il entre en ligne de compte, c’est avant tout la capacité du corps à la bonne cicatrisation qui pèse dans la balance. 

Les différentes étapes physiologiques de cicatrisation 

La cicatrisation est un mécanisme complexe qui met en jeu de nombreux facteurs, ce qui explique qu’elle n’aboutit pas à un résultat identique chez tout le monde. Mais globalement, la cicatrisation cutanée comporte trois étapes successives d’égale importance, pour une reconstruction et une réparation efficaces de la peau formant la cicatrice primaire, puis une quatrième étape, qui se poursuit sur le long terme et aboutit à la cicatrice définitive.

La phase vasculaire est la première étape et s’active immédiatement après l’effraction cutanée. Elle a pour but de limiter le saignement. Le corps met automatiquement en place des processus visant à maîtriser la coagulation du sang et à réparer les vaisseaux lésés. Cette étape dure de 1 à 4 jours.

Viennent ensuite la phase de bourgeonnement et celle d’épidermisation : de nouvelles cellules prolifèrent pour réparer la zone ouverte. La phase de bourgeonnement s’étend du 4ème au 15ème jour environ. Celle d’épidermisation du 15ème au 21ème jour environ. 

Enfin une longue et dernière étape de remodelage cicatriciel termine le travail de réparation à partir du 25ème jour environ : au fur et à mesure des semaines, la cicatrice se transforme pour finalement prendre son aspect définitif.  

Quels sont les freins à une bonne cicatrisation ?

De nombreux facteurs et aléas peuvent constituer un frein à une bonne cicatrisation et donc influer sur la beauté de la cicatrice. Certains sont incontrôlables, d'autres au contraire, peuvent être maîtrisés. 

L’hématome 

L’hématome profond est une complication possible de toute chirurgie. Malgré toutes les précautions prises par l’équipe chirurgicale lors de la césarienne, il n’est pas impossible qu’un hématome se forme secondairement après quelques jours : autrement dit, un petit vaisseau peut continuer de saigner sous la peau, créant une poche de sang douloureuse. 

La conduite à tenir, là aussi, consiste à pratiquer une intervention secondaire visant à drainer l’hématome et à nettoyer la zone. Encore une fois, la réouverture de la plaie impactera son esthétisme. 

Les déséquilibres nutritionnels

Comme pour tout processus de l’organisme, la cicatrisation nécessite un apport d’éléments nutritionnels variés : vitamines, minéraux, oligo-éléments et acides gras essentiels. La nutrition peut alors être une alliée de la cicatrisation, si elle est de qualité. Elle peut constituer un véritable frein si elle ne l’est pas. 

En effet, une alimentation dévitalisée, industrielle et déséquilibrée, influence très négativement la capacité de la peau à se régénérer correctement.

Le tabac 

La mauvaise cicatrisation est un effet souvent méconnu du tabagisme. En effet, le tabac provoque une vasoconstriction, c'est-à-dire un resserrement du calibre des vaisseaux qui limite l’apport de sang dans la zone qui a besoin au contraire d’un afflux important pour la mise en place des processus de cicatrisation. C’est donc indirectement que le tabac agit négativement sur la cicatrisation. 

Il est à souhaiter que la future maman ait déjà stoppé le tabac dès qu’elle eut connaissance de sa maternité imminente.

Les aspects physiologiques de la cicatrice de césarienne 

Au fur et à mesure du remodelage cicatriciel, la plaie se transforme et prend différents aspects détaillés ci-dessous. 

Lors de la première phase, la plaie prend un aspect rouge et légèrement oedématié normal. Elle peut même sembler un peu boursouflée entre les sutures : les points sont réalisés de telle façon que les berges de la plaie s’affrontent parfaitement et peuvent donner dans les premier jours cette allure enflée. Quelques petits bleus peuvent apparaître sur le pourtour, sans conséquences : ils disparaîtront rapidement. 

Après ablation des sutures, l’aspect boursouflé disparaît. La marque de chaque point ou agrafe peut perdurer quelque temps, donnant un aspect d'échelle qui disparaît petit à petit. 

La cicatrice s'aplatit alors et sa couleur encore violacée au moment de l'ablation des sutures peut plus ou moins pâlir au fur et à mesure des semaines, laissant place (pour les plus belles) à une simple ligne fine et blanche après quelques mois. 

Comment favoriser la cicatrisation ?

Pour mettre toutes les chances de votre côté et faire en sorte que votre cicatrice évolue favorablement, de nombreux conseils simples sont à suivre. 

Généralités concernant la cicatrisation post opératoire

Retrait des sutures 

Le retrait des sutures (fils ou agrafes) doit se faire impérativement dans le délai imparti (8 à 10 jours) selon les conseils de votre chirurgien. Ne retardez pas l’ablation des sutures en pensant qu'il n’est pas important de les garder un peu plus longtemps. Si elles sont indispensables à une bonne cicatrisation dans les 8 à 10 premiers jours, elles constituent un frein et peuvent enlaidir la cicatrice si vous les conservez au-delà. 

L'ablation des sutures se fait par un médecin ou une infirmière qui s’assure par la même occasion que la plaie prend un aspect normal. 

Protéger la cicatrice des frottements 

L’emplacement de la cicatrice de césarienne est exactement localisé au niveau de la ceinture du pantalon (sauf s'il est taille haute). Durant la période de cicatrisation, il est important de limiter les frottements pour garantir l’apparence de la plaie. 

Évitez les pantalons et ceintures trop serrés, préférez les robes qui ne serreront pas votre abdomen. 

Protéger la cicatrice du soleil 

Même si, a priori, l’emplacement de la cicatrice est à la limite du slip, un bikini très échancré, ou tout simplement le naturisme peuvent exposer la cicatrice aux UV. 

Les rayons du soleil doivent être évités dans les premières semaines, voire les premiers mois, si vous souhaitez que la cicatrice évolue discrètement.

Nutrition 

Conseil valable pour toute bonne cicatrisation : chaque jour, l’apport nutritionnel suffisant et varié est indispensable pour favoriser un processus de cicatrisation sain et opérationnel. 

Apporter à l’organisme tous les éléments nécessaires à la reconstitution d’une peau saine, c’est la garantie d’une cicatrice de césarienne plus belle et plus discrète.

Les nutriments 

L’assiette doit être globalement équilibrée en glucides, protéines et lipides, mais aussi en quantité. En effet, la prise de poids lors de la grossesse peut pousser la jeune maman à un désir de minceur, et donc à une restriction calorique. Mais le temps de cicatrisation en cas de césarienne n’est pas un moment pour envisager un régime. 

Pour la jeune maman, l’assiette équilibrée doit contenir environ 10 à 20% de protéines, 35 à 40 % de lipides et 40 à 55% de glucides. Il est à noter particulièrement qu’éviter les lipides (donc les corps gras) est une erreur monumentale, mais commune. S’ils sont indispensables à une bonne cicatrisation dans le cas présent, ils sont globalement nécessaires au fonctionnement de l’organisme et particulièrement pour le système nerveux et la communication cellulaire.

Les acides aminés (parties de protéines) particulièrement utiles sont l’arginine et la glutamine.

Les micronutriments 

Les vitamines

La vitamine A et le bêta-carotène (provitamine A) sont utiles pour l’épidermisation. On en retrouve dans les abricots secs et frais, les carottes, le persil frais, les brocolis, les épinards, la laitue, la mangue…

Les vitamines du groupe B favorisent une bonne hydratation de la peau, et interviennent dans le métabolisme des glucides, pour la production énergétique nécessaire à la cicatrisation. On en trouve essentiellement dans les produits animaux, les céréales complètes.

La vitamine C favorise le renforcement des vaisseaux capillaires, et lutte activement contre le risque infectieux. On en trouve dans le cassis, les kiwis, les poivrons, les choux, les agrumes, le persil frais et les légumes verts en général.

La vitamine K entre dans les étapes de coagulation et contribue à maîtriser le saignement et limiter le risque d’hématome. On en trouve dans les choux, les navets, le foie. 

Les oligo-éléments

Le zinc est typiquement l’oligo-élément de la peau. On en trouve dans la viande rouge et la volaille, les crustacés, les huîtres, les céréales complètes, les légumineuses, les oléagineux. 

Le cuivre intervient dans la maturation du collagène, nécessaire à la cicatrisation. On en trouve dans les oléagineux, le cacao maigre, les huîtres, le foie de génisse. 

Les acides gras essentiels 

Un apport suffisant en acides gras polyinsaturés oméga-3 participe à la formation de nouvelles cellules à la membrane de qualité. On en retrouve dans les petits poissons gras, les oléagineux, les graines de lin, l’huile de colza, de lin de cameline ou encore les graines de chia. 

Masser la cicatrice de césarienne 

Masser la cicatrice de césarienne, une fois la plaie complètement fermée, est une excellente façon de s’assurer de son rendu. L’action mécanique du massage favorise la bonne vascularisation de la zone. 

Comment masser la cicatrice de césarienne 

Plus la cicatrice est fraîche, et plus il convient d’effectuer la palpation de façon douce. 

Le massage peut se réaliser en plusieurs étapes : 

  1. Il est important de s’installer confortablement dans une position où le ventre sera détendu, idéalement demi-assis. 
  2. Vos doigts préalablement huilés ou crémés (voir paragraphe suivant), vous pouvez effectuer de petits cercles le long de la cicatrice, en aller-retour. 
  3. Dans un second temps, pétrissez la peau, le long de la cicatrice, en partant du centre vers l'extérieur. 
  4. Enfin, saisissez la peau contenant la cicatrice et faites-la rouler entre vos doigts, à la manière du palper-rouler. 

Réalisez cet auto-massage 2 fois par jour, durant 2 à 3 minutes. 

Quels produits utiliser pour masser la cicatrice de césarienne 

Plusieurs produits naturels sont indiqués pour effectuer le massage de la zone. Diversifier et mélanger les supports permet de profiter de tous leurs bienfaits.

 

Le Miel cicatrisant

La mention "miel cicatrisant" atteste que le miel contient de véritables vertus dans la réparation de la peau. Ce dispositif médical contribue à une bonne cicatrisation cutanée.

Huile de rose musquée

L’huile de rose musquée est l’alliée de la peau. Très riche en acides gras polyinsaturés, et en caroténoïdes, elle nourrit intensément la cicatrice. 

Huile de calophylle

L’huile de calophylle, aussi nommée huile de tamanu, est riche en oméga 6 et en oméga 9. Riche et nourrissante, elle est parfaite pour accompagner l’action mécanique du massage et la cicatrisation naturelle. 

L’huile d’avocat est très riche en acides gras oméga 9, en caroténoïdes, en vitamine E et en phytostérols. Cette huile est, elle aussi, nourrissante et idéale pour le massage de la zone. 

L’huile de germe de blé est composée de vitamine E, de caroténoïdes, de squalènes et de vitamine K, l’huile de germe de blé peut également servir de support pour le massage. 

Beurre de karité 

Très épais, le beurre de karité peut lui aussi compléter la formule. Il contient des vitamines A et E et est l’ami des peaux abîmées.

Le Macérat huileux de millepertuis

Le millepertuis aide à améliorer l’aspect global de la peau, et ce macérat peut vous faire profiter de toutes ses qualités. Attention, ce produit est photosensibilisant, et peut donc provoquer des taches sur la peau en cas d’exposition au soleil.

Le gel d’aloe vera

Aqueux, le gel d’aloe vera va plutôt hydrater la peau et permettre de maintenir une couche épithéliale saine, alors que les huiles, elles, la nourrissent. Il pénètre la peau sans laisser de film gras. 

Quelles huiles essentielles pour masser la cicatrice de césarienne 

Les huiles essentielles peuvent venir compléter une formule d’huile de massage pour majorer l’effet apaisant et cicatrisant. 

L’utilisation des huiles essentielles doit toujours faire l’objet de vérifications concernant le risque allergène et les contre-indications, particulièrement en cas d’allaitement ou la vigilance est de mise et où globalement, l’utilisation des huiles essentielles sans protocole individualisé proposé par un praticien, est déconseillée. Ainsi donc les propositions qui suivent sont réservées aux mamans qui n’allaitent pas ou plus. 

Ces huiles essentielles peuvent être utilisées seules ou en synergie. Ne jamais dépasser une proportion de 20% d’huile essentielle pour 80% d’huile végétale.

L’huile essentielle de lavande aspic et l’huile essentielle de lavande vraie peuvent être utilisées pour le massage de la cicatrice et sont parfaitement indiquées pour accompagner la cicatrisation, avec une préférence pour la variété aspic dans ce cadre. 

L’huile essentielle de ciste ladanifère peut compléter la formule.

L’huile essentielle de géranium rosat, l’amie de la peau, et l’huile essentielle d'hélichryse italienne seront également utiles. 

Phytothérapie

La phytothérapie peut être utilisée en cure d’environ 3 semaines, renouvelable après une semaine d’arrêt. 

Attention, l’utilisation de la phytothérapie doit toujours faire l’objet de vérifications. 

L’églantier 

L’églantier (ou rosier sauvage) possède une forte teneur en vitamines du groupe B, vitamine C et flavonoïdes. C’est une excellente source d’antioxydants. Des lotions à base d’églantier peuvent être une aide utile dans la cicatrisation.

La cicatrisation est un processus complexe mettant en jeu de nombreux facteurs. Chaque terrain et donc chaque personne peuvent avoir un résultat différent.  Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour obtenir une cicatrice fine et discrète, la nutrition, les soins rigoureux, le massage aux huiles végétales plus ou moins complétés d’huiles essentielles, ainsi que la phytothérapie constituent des outils de choix. 

 

Manon Vitte 

Rédactrice spécialisée en Naturopathie